Le nouveau Ballon d'Or France Football, Lionel Messi, souvent comparé à Diego Maradona, a raflé tous les titres sur son passage cette année avec le FC Barcelone. Et c'est ce dimanche, pour Francefootball.fr, que le lauréat 2009 a tenu à réagir après la remise de son Trophée sur TF1. Entretien. (Photo Reuters)
« Votre coéquipier Dani Alves pense que ce Ballon d'Or France Football est le premier d'une longue série pour vous...
Ce serait super d'en gagner plusieurs mais cela va dépendre de la manière dont les choses vont évoluer, aussi bien au Barça qu'en sélection avec l'Argentine. Car le Mondial approche. Ce serait l'occasion d'en gagner un grand avec mon pays.
Ce Ballon d'Or France Football semble avoir enthousiasmé l'Europe entière, mais bizarrement pas l'Argentine. Comment l'expliquez-vous ?
Je ne sais pas vraiment comment ça a été perçu en Argentine car je n'y étais pas. Mais je suis très fier d'être le premier du pays à gagner cette récompense. Je fais parti de l'Argentine et du Barça, j'en suis fier. J'espère seulement que les Argentins profiteront avec moi de ce Ballon d'Or.
Savez-vous déjà où vous allez le ranger ?
Je pense que je vais l'emmener à Rosario. Mon père, ma mère et ma soeur aimeraient vraiment qu'il soit là-bas. Je vais donc leur emmener.
Aviez-vous imaginé le déroulement de cette récompense dans votre tête ? Vous attendiez-vous à cela ?
En vérité, je n'avais rien imaginé. J'étais seulement très impatient de le recevoir après le jour de la nouvelle (mardi). Maintenant, c'est fait et je suis très heureux.
De l'avis de tout le monde, « Lionel Messi est parfait ». Vous emballez les supporters, vous marquez des buts exceptionnels de la tête, alors que vous manque-t-il ? Que posséder de plus ?
J'espère simplement revivre une année comme celle-là., gagner des titres et continuer à grandir, c'est ça que je veux. Que ce soit collectivement ou individuellement. Et il est évident qu'une Coupe du monde et une Copa America avec l'Argentine seraient les bienvenues.
Votre jeu est souvent comparé à celui de Maradona...
Franchement, je ne pense pas être à sa hauteur. J'ai déjà raconté à plusieurs reprises qu'il était le meilleur joueur de l'histoire du football. Il est unique. Mais bon, je suis honoré tout de même d'être comparé à lui.
« Je suis là pour gagner des titres »
Votre nom, « Messi », signifie « sauveur » en Français. Vous sentez-vous investi d'une mission. Avez-vous un message collectif à faire passer ?
Non, je me sens pas être un messie ou être investi de quoi que ce soit. Je suis simplement un joueur du FC Barcelone et de l'Argentine. Je suis là pour gagner des titres avec eux et je dois faire tout mon possible pour cela.
Votre gardien au Barça, Victor Valdes, a déclaré dernièrement que « la Liga était le meilleur championnat du monde ». Etes-vous de cet avis ?
Je pense que c'est vrai, oui, mais avec l'Angleterre aussi. Ce sont les deux plus forts au monde, il n'y a pas de doute. Ce n'est pas pour rien que des clubs de ces deux pays se retrouvent souvent en finales de Ligue des Champions.
A peine 48h après le tirage de la Coupe du monde 2010, quel est votre sentiment sur les adversaires de l'Argentine (Nigéria, Corée et Grèce) ?
Je pense que ce groupe est difficile, comme toujours d'ailleurs dans une Coupe du monde. Il faudra donc gagner ces matches afin d'être le mieux préparer pour aller le plus loin possible dans cette compétition. Mais une chose est sûre, ce Mondial ne sera pas facile.
France-Argentine en huitièmes de finale, c'est possible. Redoutez-vous une telle affiche ?
Non, premièrement il faut que ça se passe bien. Après on verra si on affronte la France. Si jamais c'est le cas, ce sera difficile car c'est une très grande équipe. Mais pour l'heure, l'important est de sortir du groupe et passer ce 1er tour.
Revenons sur la main de Thierry Henry face à Irlande. Si vous aviez été à sa place, qu'auriez-vous fait ?
C'est une question très difficile. Vous savez, les choses se passent très rapidement que sur le coup on ne réfléchit pas trop. En tout cas, c'est dur de se mettre à sa place.
Et si vous marquiez un but de la main en Coupe du monde, comme Maradona par exemple, auriez-vous le courage de l'avouer à l'arbitre ?
Je n'en sais vraiment rien. »
Propos recueillis par John FERREIRA, à Boulogne-Billancourt
